la fontaine du poufre

La fontaine du Poufre à Sète est une réponse à plusieurs questions d’ordre architectural, historique et citoyen.

Transformée en parking depuis les années 60, cette place, ombragée de vieux platanes, va retrouver son rôle initial de lieu de détente et de rencontres par la volonté du Maire de la Ville, Yves Marchand, qui, en 1985, charge Pierre Nocca de lui présenter un projet d’aménagement. Ce sera la place du Poufre, nom sétois du poulpe.

La fontaine se dresse sur une place, aux dimensions réduites, aménagée lors de la construction de la Ville. Elle est dominée au nord et à l’ouest par des rues qui suivent la déclivité du Mont St Clair. L’arrière de la place se trouve bordé par une diagonale sur laquelle vient mourir la pente de la colline. Cette situation a imposé une composition autour d’une verticale pour équilibrer l’espace.

Le choix du sujet, un poulpe est un clin d’œil à la tielle, spécialité sétoise, et à l’histoire de l’art où le poulpe apparaît depuis la plus haute antiquité. Derrière l’anecdote, cependant, on trouve une symbolique plus humaniste et « citoyenne ». La place qui fait face à la mairie est un lieu éminemment politique. C’est là que se réunissent les habitants au soir d’une élection ou à chaque grand événement d’ordre local ou national. La fontaine devait donc s’inscrire dans un dialectique avec le pouvoir (Youtube-Video).

Le poufre, céphalopode, posé au sommet de la fontaine, sur le jaillissement de l’eau symbolise ici la raison qui maitrise le bouillonnement de la vie. Avec une de ses pattes dressée, il semble avertir que la raison doit présider à la conduite des affaires, mais qu’elle ne suffit pas. Devant lui, à l’avant de la fontaine, la joyeuse course des dauphins - autres animaux totémiques de la Ville – figure l’intuition. Le groupe fonctionne, dans une symbolique très humaniste, comme principe de bon gouvernement sachant allier raison et intuition. C’est ainsi que le Poufre peut enserrer de ses autres pattes le bassin de granit dont les lignes qui se poursuivent à travers la place au milieu des pavés, qui couvraient autrefois les quais du port, dessinent le plan d’un dodécaèdre, corps pur platonicien, allégorie de l’Univers.

Galerie "La Fontaine du Poufre".